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samedi 13 septembre 2014

Après la guerre d'Hervé Le Corre

Bordeaux dans les années cinquante. Une ville qui porte encore les stigmates de la Seconde Guerre mondiale et où rôde la silhouette effrayante du commissaire Darlac, un flic pourri qui a fait son beurre pendant l'Occupation et n'a pas hésité à collaborer avec les nazis. Pourtant, déjà, un nouveau conflit qui ne dit pas son nom a commencé ; de jeunes appelés partent pour l'Algérie. Daniel sait que c'est le sort qui l'attend. Il a perdu ses parents dans les camps et, recueilli par un couple, il devient apprenti mécanicien. Un jour, un inconnu vient faire réparer sa moto au garage où il travaille. L'homme n'est pas à Bordeaux par hasard. Sa présence va déclencher une onde de choc mortelle dans toute la ville, tandis qu'en Algérie d'autres crimes sont commis...

Avis d'un membre du club Rouletabille (Brigitte M.) :

Bordeaux dans les années 50. La Seconde Guerre Mondiale est encore dans toutes les mémoires et pourtant, un nouveau conflit qui ne dit pas son nom a déjà commencé : de jeunes appelés partent en Algérie. Daniel sait ce qui l'attend. Cet orphelin qui a perdu ses parents dans les camps, travaille comme mécanicien; il voit un jour arriver au garage un inconnu qui laisse sa moto et repart tel un ombre. 
Cet homme n'est pas venu par hasard.
C'est dans ce contexte qu'une série d’événements violents se produisent. Une jeune lycéenne est agressée devant chez elle par un individu qui la menace. C'est la fille d'Albert Darlac, commisaire de police qui s'est compromis pendant l'occupation et n'a pas hésité à arrêter des juifs qu'il a spoliés. Il navigue dans les eaux troubles du proxénétisme et règne en parrain sur la ville.
Quelques temps plus tard, le bistrot qui lui sert de quartier général est soufflé par une explosion. Il est bientôt happé par une spirale de violence...
Le commissaire Albert Darlac, fasciste convaincu qui exècre la faiblesse et se place toujours du côté du plus fort, a su s'enrichir pendant la guerre entre marché noir et saisies. Jamais inquiété lors de l'épuration, il règne sur sa ville grâce à sa connaissance du milieu et des secrets les plus inavouables des notables du coin. Mais une silhouette fantomatique semble rôder autour de lui, surveiller sa famille, tuer les gens qui lui sont proches.
Après-guerre dans lequel tous les comptes ne sont pas soldés et où, en fin de compte, c'est toujours la guerre. Toujours la guerre pour André, revenu des camps et qui désire se venger de Darlac, inspecteur de police de l'Occupation, zélé serviteur de l'occupant ; celui-là même qui l'a envoyé à Auschwitz et qui occupe aujourd'hui un poste de commissaire. 
Ce livre aurait pu être une simple histoire de vengeance, mais Hervé le Corre n'a pas choisi la simplicité, il dépeint la bassesse, la douleur de la perte, l'amour ou les petits arrangements avec les circonstances. Tantôt en argot populaire des mauvais garçons, tantôt en prose poétique et sensible. Très bon roman avec une atmosphère, des personnages authentiques et une écriture extraordinaire.
Un livre plein d'émotions !

Note : 16/20

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