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mercredi 19 avril 2017

Jenny de Fabrice Collin

Cayucos, Californie. 
Dans une villa au bord du Pacifique, un homme désespéré se confie. Dans la baignoire à l'étage, le cadavre d'une femme obèse. Comment est-il arrivé ici ? Le moment est venu pour l'homme de raconter son histoire. Quelques mois plus tôt… Un an après la disparition de sa femme, le chroniqueur Bradley Hayden, détruit, s'étourdit dans des liaisons sans lendemain via un site de rencontres. 
Un jour se présente une femme qui ne correspond en rien à la description qu'elle a faite d'elle. Jenny, 300 livres, QI redoutable, lui montre une vidéo de son épouse. April est en vie. Obéis-moi en tout, et elle le restera. Dès lors, Bradley est contraint de suivre Jenny dans une épopée meurtrière tandis qu'ailleurs, dans une étrange clinique privée, un "autre lui-même" se réveille. 

Où s'arrête la réalité, où commence la fiction ?Traqués par la police, Jeney et Bradley sillonnent le pays tandis que Ron, le détective privé aux méthodes zen peu conventionnelles, tente de démêler le vrai du faux. Pourquoi Jenny tue-t-elle ? A-t-elle choisi April au hasard ? Bradley pourra-t-il retrouver sa femme à temps ?

Avis d'un membre du club Rouletabille (Christian N.) :

Style : Livre très bien écrit qui se lit facilement. Le récit débute sur une histoire chronologique classique puis par des aller retours dans le temps qui se resserrent de plus en plus jusqu'à se rejoindre.



Personnages et lieux : Les personnages principaux, Bradley Hayden journaliste, sa femme que nous ne voyons qu’au début mais qui reste le pivot de l’histoire et Jenny qui entraîne Bradley dans une course sanglante à travers les Etats-Unis, principalement en Californie et en Floride. 
Un étrange détective sévit tout le long du récit sans qu’on comprenne très bien son rôle.


L’intrigue : C’est l’histoire d’un homme qui après une enfance chaotique se marie à une fille de bonne famille, qui disparaît lors d’une ballade à Las Vegas. Après une période de déprime, celui-ci se retrouve totalement sous la coupe d’une jeune fille de forte corpulence, Jenny. Celle-ci après lui avoir révélé que sa femme était gardée par des amis à elle, l’entraîne dans une cavale sanglante où elle lui révèle petit à petit le sens de ces tueries, et le rapport avec sa femme. 
Entre temps Bradley a embauché un détective énigmatique aux méthodes bizarres qui se contente de le mettre en garde. A la fin, on comprend le rapport entre tous ces personnages et on retrouve une Jenny, enfin humaine, qui en arrive même à se sacrifier pour sauver Bradley (sa vengeance effectuée).


Conclusion : Ce polar est particulièrement captivant y compris au début où pourtant il ne se passe rien. J’ai trouvé les personnages attachants, surtout Jenny malgré sa sauvagerie. Celle-ci se trouve être une victime d’abord, puis un bourreau justicier ensuite, et pour finir à nouveau une victime. Par contre les « flashbacks » surtout lors de l’épisode de l’hôpital psychiatrique sont assez compliqués à suivre. L’auteur arrive malgré tout à nous donner envie de connaître la suite tout au long du roman sans aucun moment de pose. 
En résumé, on est captivé du début à la fin.

Note : 13/20

Tant que dure ta colère d'Asa Larrson

Au nord de la Suède, à la fonte des glaces, le cadavre d'une jeune fille remonte à la surface du lac de Vittangijärvi. 
Est-ce son fantôme qui trouble les nuits de la procureure Rebecka Martinsson ? 
Alors que l'enquête réveille d'anciennes rumeurs sur la mystérieuse disparition en 1943 d'un avion allemand dans la région de Kiruna, un tueur rôde, prêt à tout pour que la vérité reste enterrée sous un demi-siècle de neige... 

Avis d'un membre du club Rouletabille (Michel W.) :

C’est le 3ème roman des aventures de Rebecka Martinsson, (mais il faut lire les ouvrages dans l’ordre ; c’est mieux) une procureure qui préfère vivre dans son petit village plutôt que de travailler dans le grand cabinet de Stockholm. 
Ce n’est pas à un thriller sanglant mais un thriller psychologique profond qui nous régale. Dès la première page on nous lance directement dans l'histoire, on assiste au meurtre de Wilma en direct et on se pose bon nombre de questions. 
Une vieille histoire datant de la Seconde Guerre Mondiale : un avion disparu dans les environs mais quel lien entre ces deux affaires ? Et refait surface le comportement de la Suède durant la dernière guerre. 
Un polar du froid avec ses traditions ancestrales.

Note : 14/20

La viande des chiens, le sang des loups de Misha Halden

Cette môme, c'est Lupa, sorte de femme-enfant surgie des bois qui fait irruption clans la vie de Rory. 
D'ou vient-elle ? Que fuit-elle ? Qui sont ceux qui la traquent ? Qu'inspire-t-elle de si crucial pour qu'on la surveille a ce point ? 
Et que vient faire Rory dans ce conte noir ? Lui qui se vit comme un vieux chien sans collier en cultivant gentiment sa misanthropie, va devoir renouer avec une certaine forme d'humanité.

Avis d'un membre du club Rouletabille (Christian N.) :

Le style : Ce livre est très bien écrit et de façon chronologique, ce qui donne une lecture aisée et agréable.


Personnage et lieux : Les personnages principaux sont Rory misanthrope retiré de la civilisation et Lupa, nom générique de filles conditionnées pour être des monstres qui détruisent tout, y compris elles-mêmes. L’histoire se passe dans un endroit retiré de France sans affectation précise. D’autres personnages secondaires qui ont engendré Lupa participent à l’action.


Intrigue : Tout part de lettres d’un soldat de 14/18 qu’il n’enverra jamais à sa petite fille. Un jour Rory découvre une fille étrange introduite dans sa maison, puis quelques jours plus tard, cette même fille en train d’assassiner un homme, toujours chez lui. Intrigué et captivé par Lupa, Rory la suit dans sa cavale, autant pour la défendre que pour se prouver qu’il existe encore en tant qu’homme. Après avoir découvert un monde où la réalité se mélange avec l’irréel, il rentre chez lui en espérant et craignant à la fois quelle le rejoigne. De toute façon grâce à elle il a retrouvé une estime de lui.


Conclusion : Je trouve que ce polar rentre dans la catégorie thriller fantastique. Il pose des questions sur l'existence que nous avons et l’influence que nous pouvons avoir sur celle-ci. Ce livre est passionnant car plus on avance et plus on a de réponses, mais plus se posent de nouvelles questions, y compris à la fin lorsque l’intrigue se dénoue..

Note : 12/20

Les insatiables de Gila Lustiger

En 1984, Emilie T., jeune escort-girl parisienne, avait été sauvagement assassinée, meurtre jamais élucidé. 
Vingt-sept ans plus tard, la presse annonce l'arrestation d'un employé de banque sans histoires, Gilles Neuhart, dont l'ADN correspond à celui trouvé sur la scène du crime. 
Dix-sept lignes – c'est ce que son rédacteur en chef demande à Marc Rappaport sur cette affaire. Le journaliste, homme complexe et tourmenté, suit son intuition et cherche, envers et contre tout, à en savoir davantage sur le destin de la jeune femme. 
Patiente et tenace, son enquête lève le voile sur un drame sanitaire impliquant quelques insatiables de l'industrie chimique et de la sphère politique.



Avis d'un membre du club Rouletabille (Michel W.) : 

A partir d’une affaire vieille de presque 30 ans, le meurtre non élucidé d’une escort-girl à Paris, Marc Rappaport journaliste et rebelle à sa famille mais quand même très fortement attaché à son grand père, un des plus gros industriel du pays, reprend l'enquête. 
A partir de ce fait divers l’auteur nous offre une thriller passionnant tout en faisant une analyse sans concession des mœurs de certains dirigeants, du comportement de l’Etat, des scandales impunis, des élites intouchables et du fossé qui sépare les nantis des sans-grades. Bien plus plaisant que certains ouvrages de sociologie ou d’essais politiques, ce roman montre avec force détails un visage de la France, de l'évolution de la société que les candidats à la présidentielle devraient méditer, tant il est éclairant ! 
Un polar politico-financier très bien écrit et documenté.

Note : 16/20

Rever de Franck Thilliez

Si ce n'étaient ses cicatrices et les photos étranges qui tapissent les murs de son bureau, on pourrait dire d'Abigaël qu'elle est une femme comme les autres. 
Si ce n'étaient ces moments où elle chute au pays des rêves, on pourrait jurer qu'Abigaël dit vrai. 
Abigaël a beau être cette psychologue qu'on s'arrache sur les affaires criminelles difficiles, sa maladie survient toujours comme une invitée non désirée. 
Une narcolepsie sévère qui la coupe du monde plusieurs fois par jour et l'emmène dans une dimension où le rêve empiète sur la réalité. Pour les distinguer l'un de l'autre, elle n'a pas trouvé mieux que la douleur.   

Comment Abigaël est-elle sortie indemne de l'accident qui lui a ravi son père et sa fille ? Par quel miracle a-t-on pu la retrouver à côté de la voiture, véritable confetti de tôle, le visage à peine touché par quelques bris de verre ? Quel secret cachait son père qui tenait tant, ce matin de décembre, à s'exiler pour deux jours en famille ? Elle qui suait sang et eau sur une affaire de disparitions depuis quelques mois va devoir mener l'enquête la plus cruciale de sa vie. Dans cette enquête, il y a une proie et un prédateur : elle-même.


Avis d'un membre du club Rouletabille ( Michel W.) :

Franchement, que faut-il inventer pour mettre la barre toujours plus haut au niveau du glauque et du sordide ? Cela en devient même grotesque : Grangé est un petit joueur finalement sur le plan inventif des tortures physiques et psychologiques. 
Une narcoleptique que l’on autorise à conduire, une intrigue invraisemblable, une construction du roman avec des retours en arrières et des événements différés qui font que finalement on ne sait plus si on est dans le rêve ou la réalité. On est prévenu au début du roman. Mais ce qui est plus navrant c’est qu’en fin d’ouvrage, l’auteur nous précise dans quel ordre il faut lire certains chapitres pour avoir une approche plus classique de son livre. C’est se moquer des lecteurs qu’il renvoie à un site web pour plus de précisions quant au dénouement. On peut garder ce livre pour avoir la collection Thilliez mais cette lecture est une perte de temps. 
J’ai failli lâcher l’affaire vers la page 50, mais je me suis accroché. 
J’aurais pas dû.

Note : 5/20

La fille du brouillard de Donato Carrisi

Anna Lou est une jeune fille exemplaire. 
Alors pourquoi aurait-elle fugué la veille de noël ? Ou serait-ce un kidnapping ? Mais qui lui voudrait du mal dans son paisible village des Alpes ? 
Le commandant Vogel, star de la police, est envoyé sur place. Entouré de sa horde de caméras, il piétine.
Aucune piste, aucun indice ne s'offre à lui. 
Devant ses fans, il ne peut pas perdre la face. Vogel résistera-t-il à la pression de son public qui réclame un coupable ?

Avis d'un membre du club Rouletabille (Christian N.) :

Le style : Ce livre est de lecture simple et très agréable. De schéma classique avec un début qui prépare la fin, suivit d’une intrigue parfaitement chronologique et d’un dénouement qui est la suite du tout premier chapitre. La traduction de l’italien est de très bonne qualité.


Personnages et lieux : Tout le récit tourne autour du commissaire Vogel, dont la méthode est de se servir (et de servir) des médias, principalement des chaines d’information représentées ici par la journaliste Stella Honner. Les autres personnes ayant un rôle important sont un professeur du lycée local et le psychiatre légal. Mais aussi un assez grand nombre de gens qui tous, même sans rôle primordial ont toutefois leur importance. 
Toute l’histoire se passe dans un petit village des Alpes à priori inventé.


L’intrigue : Une jeune fille sans histoire disparaît, affaire banale s’il en est. Le fameux commandant Vogel qui enquête sur cet enlèvement entend bien en profiter pour faire oublier le fiasco d’une enquête précédente. Pour cela il déclenche une tempête médiatique pour obtenir le maximum de moyens. S’en suit un déroulé d’enquête classique et méticuleux qui s’accélère sur la fin pour finir de manière inattendue.


Conclusion : Livre de très grande qualité autant par son écriture que par l’originalité du scénario. L’auteur ne se contente pas d’écrire un excellent polar, il montre une évolution de la société toujours plus médiatique avec les avantages, mais aussi les outrances que cela engendre.

Note : 17/20

L'ordre des choses de Frank Wheezler Jr.

Earl Haack Junior a été élevé pour devenir un Machiavel armé d'un flingue et portant une étoile... Son père, shérif dans une petite ville du Nebraska située sur l'autoroute de la drogue arrivant du Mexique - la fameuse Interstate 80 -, lui a très tôt enseigné sa façon particulièrement radicale et expéditive de maintenir l'ordre des choses. 
Lorsqu'après un passage par les Stups de Denver (où il perd définitivement ses illusions) il revient prendre la succession de son père, il sait déjà qu'on ne vainc pas le chaos. 
Tout au plus, on peut tenter de faire jeu égal - un jeu sans règles ni limites. Puisque la drogue et son commerce sont une donnée indépassable (surtout dans une société capitaliste marquée par la loi de l'offre et de la demande), la priorité principale de Haack sera donc de mettre sur pied un réseau de distribution composé de personnes qui lui sont redevables... Son père avait raison : l'ordre passe avant tout, et il exige son tribut de sang.


Avis d'un membre du club Rouletabille (Micel W.) :

Comme je l’ai souvent dit, il faut se méfier des 4ème de couverture trop élogieuse. Est-ce dû à la traduction ou au style de l’auteur mais j’ai trouvé cet ouvrage assez illisible. 
On dirait une écriture de collégien « j’ai dit ». Il est rare que je ne dépasse pas la page 50 mais là c'est un exploit d’y arriver car je n’ai pas accroché dès le départ.

Note : 5/20 (mais c'est personnel)