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jeudi 21 septembre 2017

Gymnopédie pour une disparue d'Ahmed Tiab

Boris Sieger est un employé de mairie attaché à sa vie ordinaire. Parfois, il passe la nuit avec le fils de sa vieille concierge. C'est à peu près tout ce qui constitue sa vie sociale jusqu'au jour où il croise Oussama, dit Oussa - c'est plus facile à porter -, un atypique jeune de banlieue parisienne. Boris se découvre grâce à lui un possible frère... parti faire le djihad. Son existence suscite en Boris de nombreuses questions, à commencer par la plus douloureuse : où est-elle passée, cette mère qui l'a abandonné quand il n'était qu'un enfant ? Où est-elle, cette disparue de Honfleur, la ville d'Erik Satie, dont les Gymnopédies semblent rythmer toute cette intrigue ? C'est le début du voyage pour Boris et Oussa, périple qui les mènera jusqu'à Kémal Fadil, un commissaire oranais.

Avis d'un membre du club Rouletabille (Michel E.) :


Après "Le Français de Roseville" et "Le désert ou la mer" , l’auteur Ahmed Tiab, nous propose avec "Gymnopédie pour une disparue" un étonnant polar peuplé d'êtres au passé compliqué embarqués dans une histoire dont ils ne contrôlent pas grand chose.
D'abord il y a Boris, bisexuel, que sa mère a laissé avant de disparaître à Rose, l'une de ses amies militante féministe. Boris qui a atteint l'âge adulte sans avoir revu sa mère, végète, et travaille dans une petite mairie. Cette vie sans attache semble lui convenir.
Jusqu'au jour où Oussama, jeune musulman sonne à sa porte, et lui montre une photo reçue d'un ami parti faire le Jihad en Syrie. Sur la photo Boris voit son sosie. Indifférent au début, il s'interroge et finit par comprendre que ce jumeau doit avoir un lien avec sa mère.
A partir de ce moment la vie de Boris va basculer et ce qui constituait jusqu'alors l'existence la plus routinière va soudain s'accélérer

Boris se retrouve d’abord à Honfleur, ville d'Erik Satie (dont les Gymnopédies se retrouvent à plusieurs occasions dans le livre), pour ensuite partir vers la Turquie et l'Algérie où il croise le commissaire Kémal Fadil d’Oran… vieille connaissance pour qui a lu les précédents bouquins de l’auteur.
L’auteur nous décrit la réalité des migrants qui ont tenté de se réfugier en Europe, celle des habitants du Moyen-Orient confrontés au terrorisme ainsi que celle des français partis faire le djihad.
En fait, c'est surtout la recherche de Boris, de ses racines, ses origines, accompagné de Mary (rencontrée au début de l'histoire) qui l'a suivi pour le soutenir moralement.

Parallèlement à l'histoire de Boris, on retrouve l'un des personnages récurrent d’Ahmed Tiab, Kémal, qui dirige la police d'Oran. On se délecte de sa relation avec sa mère, sa compagne et les flics avec lesquels il travaillent depuis des années.

A ce titre "Gymnopédie pour une disparue" est un polar efficace aux nombreuses péripéties qui nous montre le coté charlatanesque de la sorcellerie maghrébine, sur fond d'interrogation identitaire.

Note : 15/20

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